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L'importance du suivi de la marge sur coût alimentaire en élevage de ruminants

Elevages de vaches laitières

Qu'est-ce que la Marge sur Coût Alimentaire (MCA) ?

La marge sur coût alimentaire (MCA) est un indicateur clé pour évaluer l'efficacité économique de l'alimentation des vaches laitières. Elle se calcule en soustrayant les dépenses alimentaires du chiffre d'affaires généré par la vente de lait. En d'autres termes, la MCA représente la rentabilité de l'alimentation du troupeau.

Pourquoi Suivre la MCA ?

  1. Optimisation des Coûts : En suivant la MCA, les éleveurs peuvent identifier les rations alimentaires les plus rentables et ajuster les dépenses alimentaires pour maximiser les profits.
  2. Amélioration de la Rentabilité : Une bonne gestion de la MCA permet de générer une plus-value sur la production laitière en réduisant les coûts sans compromettre la production.
  3. Prise de Décisions Stratégiques : La MCA fournit des informations précieuses pour prendre des décisions stratégiques concernant l'alimentation et la gestion du troupeau.

Comment Calculer la MCA ?

La MCA se calcule généralement par vache et par jour pour une analyse plus précise. Voici la formule de base : MCA (€/vache/jour)} = {Recette laitière} – {Dépenses alimentaires}. Il est également possible de calculer la MCA aux 1000 litres de lait produits pour obtenir des informations complémentaires.

Charges Prises en Compte dans le Calcul de la MCA

Pour calculer la MCA, il est essentiel de prendre en compte toutes les charges liées à l'alimentation des vaches laitières. Voici les principales charges à considérer :

  1. Coût des Aliments : Cela inclut le coût des concentrés, des fourrages, des minéraux et des vitamines nécessaires pour l'alimentation des vaches.
  2. Frais de Transport : Les coûts associés au transport des aliments jusqu'à l’exploitation doivent être inclus.
  3. Coûts de Stockage : Les dépenses liées au stockage des aliments, y compris les silos et les installations de stockage, sont également prises en compte.
  4. Main-d'œuvre : Les coûts de la main-d'œuvre impliquée dans la préparation et la distribution des rations alimentaires doivent être inclus.
  5. Énergie : Les coûts énergétiques pour le fonctionnement des équipements de préparation et de distribution des aliments, tels que les mélangeurs et les distributeurs automatiques.
  6. Amortissement des Équipements : Les charges d'amortissement des équipements utilisés pour l'alimentation, comme les tracteurs et les mélangeurs, doivent être prises en compte.
  7. Charges Diverses : D'autres charges peuvent inclure les frais vétérinaires liés à la nutrition, les coûts de gestion des déchets alimentaires, et les dépenses administratives.

Avantages du Suivi de la MCA

  • Réduction des Coûts : En identifiant les points qui manquent d’efficacité dans l'alimentation, les éleveurs peuvent réduire les coûts et améliorer la rentabilité globale de l'exploitation.
  • Adaptation aux Fluctuations du Marché : La MCA permet de s'adapter aux variations des prix des intrants tels que l'énergie et les fertilisants.
  • Gestion Optimisée du Troupeau : En suivant la MCA, les éleveurs peuvent mieux gérer les ressources disponibles, comme les fourrages en stock et la main-d'œuvre.

Quelques critères de rentabilité à prendre en compte dans les différentes catégories d’élevages de ruminants :

Élevages de Bovins à l'Engraissement

Les ateliers d'élevage de bovins à l'engraissement consistent à nourrir les bovins avec une alimentation riche en énergie pour augmenter leur poids vif rapidement.

Voici quelques éléments techniques à considérer :

  1. Sélection des Animaux : Choisir des animaux avec un bon potentiel de croissance et une bonne conformation musculaire. Les races à croissance rapide comme le Charolais ou le Limousin sont souvent privilégiées.
  2. Alimentation : Utiliser des rations équilibrées en énergie et en protéines. Les rations peuvent inclure des céréales, des tourteaux, des ensilages de maïs, et des compléments minéraux et vitaminiques.
  3. Gestion de la Santé : Vacciner contre les maladies courantes comme l'entérotoxémie et déparasiter régulièrement pour éviter les pertes de poids dues aux parasites.
  4. Transition Alimentaire : Introduire progressivement les nouveaux aliments pour permettre à la flore ruminale de s'adapter. Une période de transition alimentaire de trois semaines est recommandée.

 5. Suivi de la Croissance : Peser régulièrement les animaux pour suivre leur croissance et ajuster les rations en conséquence.
 6. Confort et Bien-être : Assurer un espace suffisant à l'auge pour que chaque animal puisse s'alimenter correctement et maintenir un environnement propre et confortable.

Élevages de Chèvres Laitières

L'élevage de chèvres laitières nécessite moins de surface de pâturage et produisent un lait riche en nutriments[5]. Voici les détails sur les charges et les revenus :

Charges

  • Alimentation : Les coûts d'alimentation incluent les concentrés, les fourrages, les minéraux et les vitamines.
  • Soins Vétérinaires : Les frais vétérinaires pour les vaccinations, les traitements antiparasitaires, et les soins courants.
  • Infrastructures : Les coûts liés aux abris, aux équipements de traite, et aux installations de stockage.
  • Main-d'œuvre : Les coûts de la main-d'œuvre pour la traite, l'alimentation, et les soins des chèvres.
  • Énergie : Les coûts énergétiques pour le fonctionnement des équipements de traite et de stockage.
  • Amortissement des Équipements : Les charges d'amortissement des équipements utilisés pour l'élevage.

Revenus

  • Vente de Lait : Une chèvre produit environ 925 litres de lait par an. Si le lait est vendu à 2,5 € le litre, cela représente environ 2312,50 € par chèvre par an.
  • Transformation en Fromage : Le lait peut être transformé en fromage, ce qui augmente la valeur ajoutée. Par exemple, 6 litres de lait produisent environ 1 kg de fromage frais, vendu à 17,50 €/kg, générant environ 2695 € par chèvre par an.
  • Produits Dérivés : Le lait de chèvre peut également être transformé en yaourt, glace, et autres produits laitiers, augmentant ainsi les sources de revenu.

Élevages d'Ovins en production de Lait

Les élevages de brebis laitières sont principalement situés sur le sud -ouest de la France. Le lait n’est pas consommé brut mais transformé en fromages (AOP Roquefort, Osau Iraty par exemple). Les charges et les revenus :

Charges

  • Alimentation : Les coûts d'alimentation incluent les concentrés, les fourrages, les minéraux et les vitamines.
  • Soins Vétérinaires : Les frais vétérinaires pour les vaccinations, les traitements antiparasitaires, et les soins courants.
  • Infrastructures : Les coûts liés aux abris, aux équipements de traite, et aux installations de stockage.
  • Main-d'œuvre : Les coûts de la main-d'œuvre pour la traite, l'alimentation, et les soins des brebis.
  • Énergie : Les coûts énergétiques pour le fonctionnement des équipements de traite et de stockage.
  • Amortissement des Équipements : Les charges d'amortissement des équipements utilisés pour l'élevage.

Revenus

  • Vente de Lait : Une brebis produit environ 200 à 300 litres de lait par an. Le prix du lait de brebis varie, mais il est généralement plus élevé que celui du lait de vache.
  • Transformation en Fromage : Le lait de brebis est souvent transformé en fromage de haute qualité, comme le Roquefort, ce qui augmente la valeur ajoutée.
  • Produits Dérivés : Le lait de brebis peut également être transformé en yaourt, glace, et autres produits laitiers, augmentant ainsi les sources de revenus.

Elevages d’ovins en production de viande

La MCA mesure ce que rapporte un agneau après déduction du coût de son alimentation.

Formule : MCA = Produit brut – Coût alimentaire

Détail des composantes :

  • Produit brut : 
    • Description : poids carcasse × prix de vente au kg
    • Exemple : 20 kg × 9,50 €/kg = 190 € 
  • Coût alimentaire : 
    • Description : Quantité d’aliment × prix unitaire (fourrages, concentrés, minéraux) 
    • Exemple : 100 kg × 1,20 €/kg = 120 € 
  • MCA
    • Description : Produit brut – Coût alimentaire 
    • Exemple : 190 € – 120 € = 70 € 

Exemple concret : 

Un agneau engraissé avec un GMQ de 250 g/j atteint 50 kg vif en 100 jours.
Produit brut : 50 kg × 3,50 €/kg vif = 175 €
Coût alimentaire : 120 €
MCA : 175 € – 120 € = 55 €

Bonnes pratiques pour améliorer la MCA

  • Suivre la croissance des agneaux : un GMQ élevé réduit la durée d’engraissement.
  • Valoriser les fourrages : qualité, conservation, complémentation raisonnée.
  • Adapter les rations : utiliser des outils comme Sandifeed pour équilibrer au plus juste.
  • Réduire les brebis improductives : une brebis vide ou peu laitière pèse sur la rentabilité.
  • Suivre les prix de vente : adapter les périodes de vente selon les cotations.

Suivi dans le temps

  • Marge instantanée : calculée avec les prix du mois.
  • Marge lissée : calculée sur 9 mois pour lisser les variations de prix.

À retenir

Une bonne MCA, c’est un agneau bien valorisé, nourri efficacement, avec un coût maîtrisé.

Conclusion

Le suivi de la marge sur coût alimentaire est essentiel pour tous les éleveurs de ruminants : vaches laitières, de bovins à l'engraissement, de chèvres laitières, et d'ovins en production de lait ou viande qui souhaitent optimiser leurs coûts et améliorer la rentabilité de leur exploitation en intégrant cet indicateur dans la gestion quotidienne de leur exploitation.

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